

Qu'est-ce qu'une tendinopathie de la coiffe des rotateurs ?
Chirurgie de l'épaule à Bezons
L’articulation de l’épaule permet au membre supérieur de se mobiliser dans les différents plans de l’espace. C’est l’articulation la plus mobile du corps humain. Cette articulation est en réalité composée de plusieurs articulations dont la principale est l’articulation gléno-humérale entre la tête de l’humérus et la surface articulaire de l’omoplate : la glène.
Plusieurs muscles motorisent l’articulation de l’épaule. Les principaux sont le muscle deltoïde et les muscles de la coiffe des rotateurs. Ce dernier groupe est constitué de quatre muscles (subscapularis = sous-scapulaire, supra et infraspinatus = sus et sous-épineux, teres minor = petit rond) qui s’insèrent par l’intermédiaire de tendons (les tendons de la coiffe des rotateurs) sur les tubérosités de la tête humérale (trochin et trochiter = petite et grande tubérosité). Le cheminement de ces tendons se fait entre la tête humérale et l’acromion (« épaulette ») qui constitue le bord externe de l’omoplate.
Le terme générique de tendinopathie inclus plusieurs pathologies du tendon dont la prise en charge est bien différente :
- Les tendinopathies inflammatoires
- Les tendinopathies dites « fissuraires » avec des lésions partielles du tendon ;
- Les tendinopathies rompus avec une rupture transfixiante du tendon (de part et d’autre du tendon) ;
- Les tendinopathies calcifiantes ;
Les deux dernières ont des prises en charges différentes des deux premières et sont traitées dans des onglets à part.
Ces tendons peuvent être inflammatoires suite à une prédisposition anatomique (constitutionnelle) ou à des traumatismes chroniques répétés (activités professionnelles, sportives…), à un épisode aigu accidentel.
Parfois, l’acromion (« l’épaulette ») est agressif (« crochu ») et comprime voire érode la face superficielle des tendons de la coiffe et en particulier du supra-épineux.
Parfois, ce sont les activités professionnelles avec des mouvements répétés et le port de charges lourdes (travailleurs du bâtiment) qui provoquent une usure prématurée des tendons.
Les sportifs réguliers (tennis, natation,…) peuvent aussi se plaindre de douleurs d’épaule en raison de sollicitations accrues.
Souvent, on retrouve plusieurs causes (multifactorielles) à ces tendinopathies.
Tendinopathie de la coiffe des rotateurs à Bezons
Docteur Poulain spécialiste de l'épaule
Bilan préopératoire ou Comment faire le diagnostic
Cette inflammation est responsable de douleurs et/ou de raideur. Un examen clinique complet par un spécialiste et un bilan d’imagerie adapté permettent d’établir un diagnostic précis, en particulier d’éliminer d’autres pathologies de l’épaule (rupture de la coiffe des rotateurs, tendinopathie calcifiante..) pouvant simuler une tendinopathie chronique. La radiographie de profil (incidence de Lamy) permet d’apprécier l’agressivité de l’acromion sur les tendons sous jacents (acromion plat, courbe ou crochu).
L’échographie est un bon examen pour confirmer l’inflammation d’un tendon et permettra d’éliminer d’autres pathologies de l’épaule. Hélas, elle est très dépendante de l’expérience du radiologue qui la pratique.
L’IRM est probablement le meilleur examen pour apprécier ces inflammations, mettre en évidence une éventuelle fissuration du tendon et éliminer une rupture transfixiante dont la prise en charge est différente.
Prise en charge thérapeutique
La plupart du temps, la prise en charge est médicale et fonctionnelle. Les antalgiques, anti-inflammatoires sont souvent associés à un traitement fonctionnel par un kinésithérapeute. La récupération se fait en quelques semaines et nécessite parfois l’arrêt des activités professionnelles.
En cas d’inefficacité, une infiltration sous-acromiale de corticoïde sera effectuée. Elle pourra être renouvelée si nécessaire.
Depuis quelques années, des injections de PRP sont proposées par certains praticiens. Une prise de sang est effectuée au patient puis le sang va être centrifugé par une machine pour pouvoir récupérer le plasma riche en plaquettes (PRP). Cette préparation concentrée de facteur de croissance pourra être réinjectée sur des zones tendineuses inflammatoires (non spécifique à l’épaule) en espérant un « effet cicatrisant ». En général, deux injections sont réalisées à un mois d’intervalle. Les éventuels résultats ne sont pas attendus avant 4 à 6 mois.
La chirurgie sous arthroscopie
Après un minimum de six mois de prise en charge médicale et fonctionnelle bien conduite et en l’absence de résultat significatif, une acromioplastie arthroscopique peut être proposée.
Différents gestes chirurgicaux peuvent lui être associés :
- Une ténotomie du long biceps en cas de tendinite de la longue portion du biceps ;
- Une résection acromio-claviculaire en cas d’arthropathie acromio-claviculaire;
- Un débridement de la coiffe des rotateurs en cas de lésions partielles de la coiffe;
Évidemment, ces différents gestes chirurgicaux et leurs conséquences vous seront expliqués par votre chirurgien.
Risques
Les risques principaux sont l’algodystrophie (SDRC : Syndrome Douloureux Régional Complexe) et la capsulite rétractile. Ils entrainent des douleurs importantes et un enraidissement de l’articulation de l’épaule. Le traitement est long et difficile et la récupération dure de longs mois. Heureusement, ces complications sont rares et finissent par guérir le plus souvent.
Suites opératoires
L’intervention est réalisée en ambulatoire. La sortie se fait avec une écharpe simple qui sera conservée 24h. Des mouvements d’auto-réeducation sont préconisés au patient par l’équipe de kinésithérapeute de l’établissement et doivent être pratiqués quotidiennement par le patient. Un document contenant des photos est remis au patient le jour de sa sortie pour lui rappeler les exercices à réaliser au domicile.
Une prescription d’antalgiques de classe 2 et de soins à domicile par une infirmière accompagne la sortie. Le patient peut s’habiller et prendre des douches le lendemain de sa sortie. Un arrêt de travail d’un mois est prescrit jusqu’à la visite de contrôle.
La consultation de contrôle à un mois avec le chirurgien permet de vérifier la diminution des douleurs, la qualité des cicatrices, la mobilité de l’épaule. Un programme de rééducation de quelques semaines est prescrit au rythme de deux à trois séances par semaine. Ces séances de kinésithérapie ne remplacent pas les exercices d’auto-rééducation à domicile : les deux sont complémentaires.
Résultats
L’acromioplastie arthroscopique est un geste chirurgical courant pour un chirurgien spécialiste de l’épaule. Les différentes séries scientifiques publiées confirment les bons résultats obtenus grâce à cette technique qui n’est envisagée qu’après un traitement médical et fonctionnel bien conduit.
En fonction des cas, les activités professionnelles et sportives peuvent être reprises entre 1 et 4 mois après l’intervention.