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OMARTHROSE
(ARTHROSE DE L'ÉPAULE)
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Pathologie
L’arthrose
gléno-humérale est une pathologie le plus souvent dégénérative.
Toutefois elle peut-être en relation avec un traumatisme ancien
ou récent
ou la conséquence de micro-traumatismes répétés
d’origine professionnels ou sportifs.
Enfin, dans certains cas, elle est due à une maladie inflammatoire,
la polyarthrite inflammatoire (P.R.) étant la plus fréquente.
Elle touche les deux sexes sans prédominance.
Elle correspond à la destruction progressive, plus ou moins rapidement,
du cartilage de la tête humérale
et/ou de la glène (qui est la partie articulaire de l’omoplate).
En aucun cas ces lésions ne peuvent cicatriser.
Effectivement, les lésions cartilagineuses rencontrées dans
l’arthrose ne peuvent se régénérer spontanément.
Les motifs de consultations sont la douleur et/ou la raideur qui évoluent
de façon progressive
ou par crise sans corrélation avec les lésions chondrales.
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Prise
en charge thérapeutique
La première
étape est d’établir le diagnostic et d’éliminer
les diagnostics différentiels.
La radiographie standard de face et de profil (strict de Lamy) est donc
indispensable devant toute épaule douloureuse ou enraidie.
En cas de doute sur la qualité de la coiffe des rotateurs, une
IRM peut être demandée.
Dans le bilan pré-prothétique, un scanner permet d’apprécier
le stock osseux glénoïdien, l’orientation de la glène,
le positionnement du pilier de l’omoplate et la rétroversion
humérale.
La prise en charge est dans un premier temps médicale et fonctionnelle.
Les antalgiques et les AINS font partie de l’arsenal thérapeutique
comme la rééducation fonctionnelle
qui permet de soulager les patients initialement.
Les infiltrations intra-articulaires de corticoïdes (Altim) sont
au mieux efficaces quelques semaines.
Quoiqu’il arrive la dégénérescence cartilagineuse
continue d’évoluer plus ou moins rapidement sans corrélation
avec la symptomatologie.
La décision chirurgicale est justifiée uniquement si le
patient présente des douleurs et/ou une raideur inconfortables,
limitant son activité quotidienne.
L’intervention (prothèse anatomique, de resurfaçage
ou prothèse inversée) se pratique sous anesthésie
générale
associée à une technique d'analgésie loco-régionale
(bloc inter-scalénique avec mise en place d’un cathéter
pour l’analgésie post-opératoire).
Des antalgiques par voie générale sont également
administrés pour la prise en charge de la douleur post-opératoire.
C'est la qualité de la coiffe des rotateurs qui détermine
la prise en charge chirurgicale.
Si la coiffe est de bonne qualité (pas de rupture et infiltration
graisseuse) une prothèse de resurfaçage
ou anatomique est proposée au patient. |
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Prothèse
de resurfaçage
Si
la coiffe est rompue et réparable, on peut proposer chez le patient
jeune (<50 ans), une réparation de coiffe des rotateurs sous
arthroscopie afin de retarder l'évolution arthrosique et soulager
provisoirement les douleurs.
Dans le cas d’un patient plus âgé, on peut associer
une réparation de coiffe à l’arthroplastie.
Si la coiffe est irréparable ou que l’infiltration graisseuse
la rend non fonctionnelle,
une prothèse dite inversée est plus indiquée notamment
après 65 ans, vers une prothèse dite inversée.
Celle-ci permet de médialiser le centre de rotation de l’articulation
au contact de la glène
et de renforcer la puissance de contraction du deltoïde en abaissant
l’humérus.
Mécaniquement, le bras de levier du deltoïde est allongé,
ce qui améliore sa capacité à suppléer l’absence
de coiffe des rotateurs en particulier lors de l’abduction
et de l’élévation antérieure du membre supérieur.
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Risques
En
dehors des risques inhérents à toute chirurgie et anesthésie
générale, il existe des risques propres aux arthroplasties.
Le risque infectieux a nettement été contrôlé
depuis quelques années grâce à la création
des comités de lutte contre les infections nosocomiales dans tous
les établissements de santé.
Par ailleurs, un organisme d’accréditation ministériel
permet d’aider les établissements à réduire
le risque infectieux
et a fait fermer les établissements les plus vétustes.
Les protocoles d’hygiène des mains des infections du site
opératoire (= infection survenant dans l’année suivant
l’intervention s’il y a eu mise en place d’une prothèse)
permet aussi de diminuer les conséquences de ce type de complication. |
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2007
(Clinique Plateau) |
2007
(taux national INCISO) |
2008
(Clinique Plateau) |
2008
(taux national INCISO) |
Taux d’incidence
des infections du site opératoire
(toute chirurgie) |
0,030%
(-4200%) |
1,26% |
0,043% |
?
% |
Taux d’incidence
des infections du site opératoire (spécialité
orthopédique) |
0,00% |
0,48% |
0,06% |
?
% |
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Des
complications mécaniques peuvent survenir à court, moyen
ou long termes : descellement, luxation de prothèse,
démontage de prothèse, usure d’insert polyéthylène…
Des consignes d’hygiène de vie et les contrôles cliniques
et radiologiques réguliers conseillés par le chirurgien
permettent d’éviter ce type de complications mécaniques.
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Période
péri-opératoire
L’hospitalisation
dure 4 à 6 jours.
Le drain de redon permettant l’évacuation d’un éventuel
hématome est enlevé entre le 1er et le 3ème jour
post-opératoire.
Il n’y a aucune immobilisation post-opératoire.
La rééducation passive et active aidée commence dès
le lendemain de l’intervention par les kinésithérapeutes
de la clinique.
Un protocole antalgique adapté permet d’offrir au patient
le confort souhaité.
La sortie se fait au domicile avec ou sans aide ménagère.
Dans certains cas particuliers, un centre de convalescence peut être
justifié.
Des soins locaux tous les deux jours par une infirmière sont prescrits.
Les fils sont enlevés autour du 10ème jour.
Dans tous les cas une rééducation quotidienne chez un kinésithérapeute
est souhaitable pendant 4 à 8 semaines.
Un contrôle clinique et radiologique à 1 et 3 mois post-opératoirse
est demandé au patient.
Puis les patients seront revus avec des radiographies tous les ans.
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Résultats
Les
résultats sont en règle générale excellents
(entre 84 et 98% selon les articles dans l’omarthrose centrée :
cf. réf. ci-dessous).
Sur le plan de la force motrice, il faut attendre la fin de la rééducation
pour retrouver au minimum la même force qu’en pré-opératoire.
Sur le plan fonctionnel, on note une amélioration des amplitudes
articulaires dans tous les cas
avec souvent une fonction comparable et symétrique au côté
sain.
Sur le plan de la douleur, l’amélioration est souvent spectaculaire
avec des épaules oubliées.
La reprise des activités (bricolage, sport, jardinage,…)
se fait de manière précoce (à partir du 2ème
mois).
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Références
. Six-year experience
with the Delta III reverse shoulder prosthesis.
Grassi FA, Murena L, Valli F, Alberio R.
J Orthop Surg (Hong Kong). 2009 Aug;17(2):151-6.PMID: 19721141
. Total shoulder replacement in rheumatoid disease: a 16- to 23-year follow-up.
Betts HM, Abu-Rajab R, Nunn T, Brooksbank AJ.
J Bone Joint Surg Br. 2009 Sep;91(9):1197-200.
. Primary total shoulder arthroplasty performed entirely thru the rotator
interval: Technique and minimum two-year outcomes.
Lafosse L, Schnaser E, Haag M, Gobezie R.
J Shoulder Elbow Surg. 2009 Jun 18. [Epub ahead of print]
. Early clinical results following staged bilateral primary total shoulder
arthroplasty.
Gruson KI, Pillai G, Vanadurongwan B, Parsons BO, Flatow EL.
J Shoulder Elbow Surg. 2009 Jun 12. [Epub ahead of print]
. Reverse total shoulder arthroplasty.
Gerber C, Pennington SD, Nyffeler RW.
J Am Acad Orthop Surg. 2009 May;17(5):284-95. Review.
. Reverse total shoulder arthroplasty.
Sanchez-Sotelo J.
Clin Anat. 2009 Mar;22(2):172-82. Review. |
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